Évaluation du coût public des subventions aux pesticides pour renseigner la transition agroécologique
Acteurs
Porteur de projet : Ludovic Temple, INNOVATION, CIRAD
Laboratoires associés : ART-Dev, MOISA
Résumé
Le contexte de révélation croissante des coûts d’usages des pesticides de synthèse dans la santé publique, l’environnement (biodiversité, dépollution…) qui sont un intrant majeur de l’intensification agricole questionne la connaissance des subventions qui soutiennent l’industrie phytosanitaire et sont un verrou potentiel à la transition agroécologique.
Ces coûts structurent en effet pour les agriculteurs, les entreprises de services une rentabilité plus élevée de technologies basées sur les pesticides par rapport aux technologies alternatives agroécologiques. En corolaire la concentration croissante de l’industrie phytosanitaire mondiale conduit à un éclatement des chaines de valeurs, non contrôlables par les politiques publiques nationales. La conséquence en est un «paradoxe » dans la baisse constatée du prix des pesticides, l’accroissement de leur coût sociétale, et les difficultés de régulations publiques sur des firmes globales. Il s’ensuit qu’une réduction techniquement activable par l’agro-écologie est économiquement et socialement peu faisable sans réduction des asymétries de compétitivité technologique, dont les subventions aux pesticides sont un élément.
Ce verrouillage de la transition étant peu connu, l’objectif du projet est en premier lieu de renseigner les politiques globales de subventions (natures, montants, évolutions..) aux pesticides de synthèse en lien avec les coûts liés pour les budgets publics. Il est de questionner ensuite comment ces subventions impactent sur les différentiels de compétitivité avec les technologies alternatives portées par l’agro-écologie. Il est enfin de mieux caractériser les leviers d’information pour une mise en responsabilité sociétale des acteurs politiques dans le maintien des politiques de soutiens aux pesticides.